Cet article est issu d’un extrait de la Pause Café, un rendez-vous en visio-conférence réservé aux membres de la plateforme Imagin’ Arts Digital.
Dans cet épisode, Richard Folny, expert en Nihon Tai Jitsu et enseignant passionné, partage sa vision pédagogique et humaine des arts martiaux. Le replay complet est disponible pour les abonnés.
Pourquoi repenser notre manière d’enseigner ?
Dans les dojos, il n’est pas rare d’entendre des phrases comme « il n’écoute pas », « il ne comprend pas », ou « il est trop lent ». Mais si le problème ne venait pas de l’élève… et si cela venait du message ou de la méthode ?
C’est ce que propose Richard Folny dans cette discussion profonde et accessible : changer de regard sur la manière d’apprendre et d’enseigner. Plutôt que de forcer une approche unique, pourquoi ne pas adapter l’enseignement aux différents types d’intelligence que chacun mobilise naturellement ?
Cette idée n’est pas nouvelle. Elle s’appuie sur les travaux du psychologue américain Howard Gardner, qui a développé dans les années 1980 la théorie des intelligences multiples. Et dans le cadre des arts martiaux, elle trouve une résonance particulièrement puissante.

Les 8 intelligences… au service du dojo
Gardner a identifié huit formes d’intelligence, que chacun possède à des degrés divers. Voici comment elles peuvent s’appliquer à l’apprentissage martial :
1. Kinesthésique
C’est la capacité à utiliser son corps avec précision. Elle est naturellement mobilisée dans la pratique technique, les déplacements, les frappes, les chutes.
2. Visuo-spatiale
Capacité à se repérer dans l’espace, à visualiser les formes et les trajectoires. Essentielle pour les placements, l’anticipation des attaques, ou la mémorisation d’un kata.
3. Verbo-linguistique
Aptitude à comprendre et utiliser le langage. Certains élèves apprennent mieux quand on leur explique verbalement le pourquoi du comment.
4. Logico-mathématique
Penser en termes de causes, d’effets, de structures. Les élèves « analytiques » aiment comprendre la logique interne des enchaînements ou des principes biomécaniques.
5. Musicale
Sens du rythme, du tempo, de la fluidité. Indispensable pour exécuter un mouvement fluide, synchroniser une respiration, ou ressentir une bonne cadence dans un combat.
6. Intrapersonnelle
Connaissance de soi, introspection. Elle permet à l’élève de ressentir ses émotions, ses blocages, sa progression personnelle.
7. Interpersonnelle
Capacité à interagir avec les autres. C’est l’intelligence de la relation, essentielle en travail à deux, en randori, ou dans la gestion d’un groupe.
8. Naturaliste
Observer, comprendre son environnement corporel et externe. Cela aide à s’adapter à des contextes variables : sol, partenaire, fatigue, stress.

Pourquoi c’est crucial pour progresser ?
Parce que chaque élève a son propre mode de compréhension, et ignorer cela, c’est passer à côté de son potentiel.
“Ce n’est pas que certains élèves ne comprennent pas, c’est qu’on ne leur parle pas dans leur langage.”
— Richard Folny
Quand un enseignant adopte une seule méthode (« tu fais comme ça, parce que c’est comme ça qu’on fait »), il risque de laisser certains élèves sur le bord du tatami. En revanche, lorsqu’on adapte ses consignes, ses démonstrations, ses exercices à différents profils, on ouvre la porte à un apprentissage plus rapide, plus profond, et surtout plus inclusif.
Et concrètement, comment ça se traduit dans un cours ?
Richard Folny explique qu’il intègre cette approche de manière intuitive et naturelle dans son enseignement. Voici quelques exemples concrets :
- Il donne des consignes verbales précises (verbo-linguistique) et montre le mouvement (visuel).
- Il propose des variations rythmiques dans les katas pour stimuler l’intelligence musicale.
- Il invite les élèves à exprimer leur ressenti après un randori (intra-personnelle).
- Il fait varier les partenaires, les espaces, les consignes pour mobiliser les intelligences interpersonnelle et naturaliste.
Et surtout, il n’impose pas un modèle figé. Il observe, il ajuste, il guide.
“L’élève ne doit pas rentrer dans une boîte. C’est à l’enseignant d’ouvrir des portes.”
Enseigner, ce n’est pas imposer. C’est accompagner.
Pour les enseignants, cela change tout. On passe :
- Du rôle d’expert technique à celui de facilitateur d’apprentissage
- De l’uniformité à la souplesse pédagogique
- Du jugement (« il n’est pas doué ») à l’observation constructive (« il apprend autrement »)
Et les effets sont visibles : plus de motivation, moins de frustration, une meilleure dynamique de groupe.
Ce que tu trouveras dans la formation « Pédagogie et Tatami »
La formation est découpée en modules progressifs, qui permettent d’intégrer ces idées concrètement dans ton enseignement :
- Leçon 3 : Enseignement explicite – Comment structurer et verbaliser efficacement une technique.
- Leçon 4 : Enseignement implicite – Comment faire passer un message sans l’expliquer.
- Leçon 5 : Pédagogie différenciée – Comment adapter ta transmission à des élèves différents.
- Quiz et cas pratiques – Pour évaluer ta compréhension et appliquer les outils sur le tatami.
Découvre la formation complète ici

Elève, enseignant, pédagogue… on progresse tous ensemble
Que tu sois débutant ou enseignant chevronné, cette approche des intelligences multiples t’apportera une nouvelle manière de regarder ta pratique.
Elle te permettra :
- D’être plus bienveillant envers toi-même et tes élèves
- D’ouvrir ta pédagogie à d’autres dimensions
- D’améliorer la qualité de transmission dans ton dojo
Les arts martiaux ne forment pas que des combattants. Ils forment des individus, tous uniques dans leur manière d’apprendre, de ressentir, d’évoluer.
« Un bon enseignant ne transmet pas une méthode. Il éveille une progression. »
— Richard Folny
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Ce que tu gagnes :
- Des outils concrets pour mieux enseigner
- Une meilleure compréhension de comment apprends tes élèves
- Une pratique plus fluide, plus riche, plus humaine
Accessible exclusivement sur Imagin’ Arts Digital
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