Aujourd’hui, je reçois Nathan Gaspoz, enseignant en arts martiaux et chercheur passionné par les neurosciences du mouvement. À travers ses travaux, il questionne les méthodes traditionnelles d’enseignement et explore comment le cerveau apprend vraiment à bouger.
On parle pédagogie, kata, transfert en situation réelle et de tout ce que la science peut nous apprendre pour mieux transmettre et mieux apprendre.
Une conversation précieuse pour tous les enseignants, passionnés de pratique ou simplement curieux de mieux comprendre comment fonctionne l’apprentissage corporel.
Pour aller plus loin, retrouvez la deuxième partie de l’interview en exclusivité sur Imagin’ Arts Digital, où Nathan partage des conseils concrets pour structurer un entraînement, gérer la progression des élèves et choisir les bons indicateurs de réussite.
Comment le cerveau apprend-il vraiment à bouger ? C’est la question que pose Nathan Gaspoz, pratiquant d’arts martiaux et chercheur passionné par les neurosciences du mouvement. Dans une interview riche et accessible, il partage des réflexions qui remettent en question certaines méthodes traditionnelles d’enseignement… et ouvrent la voie à une pédagogie plus efficace et plus humaine.
Apprendre un mouvement, ce n’est pas le répéter
L’un des points centraux soulevés par Nathan est le mythe de la répétition. Dans de nombreux dojos, on continue à enseigner en demandant aux élèves de répéter un geste encore et encore. Mais que se passe-t-il réellement dans le cerveau ?
Nathan explique qu’un mouvement répété dans le vide ne mobilise pas les mêmes zones cérébrales qu’un mouvement en situation réelle. L’apparence du geste peut être la même, mais l’activité neuronale, elle, est différente.
« Visuellement, on a l’impression que c’est la même chose. Mais dans le cerveau, ce sont pas les mêmes zones qui s’activent. »
Le rôle du transfert : un indicateur clé
Dans une perspective scientifique, l’efficacité de l’apprentissage se mesure au transfert : c’est-à-dire la capacité à réutiliser ce qui a été appris dans un contexte réel. Un kata bien exécuté ne garantit pas un bon combat, car il s’agit de compétences différentes.
« Plus le transfert est fort, plus mon apprentissage est efficace. »
C’est ici que la science propose une piste : varier les contextes, les contraintes, les intentions, pour créer un apprentissage plus riche, plus adaptable, donc plus durable.
Repenser la pédagogie en arts martiaux
Ce que propose Nathan, ce n’est pas de renier les traditions, mais de les éclairer sous un nouveau jour. La science devient alors un outil de réflexion pédagogique, pas une remise en cause dogmatique.
« Pour moi, l’aspect scientifique, c’est juste avoir un esprit critique : pouvoir voir une méthode, et réfléchir si elle est pertinente dans le contexte dans lequel elle est utilisée. »
Il invite ainsi chaque enseignant d’arts martiaux à questionner sa pratique :
- Est-ce que mes élèves progressent vraiment ?
- Ce que je leur fais faire est-il utile à long terme ?
- Comment puis-je m’appuyer sur ce que l’on sait du fonctionnement du cerveau pour mieux enseigner ?
Vers une pédagogie plus consciente
L’intérêt de cette approche est double : elle permet à l’enseignant de mieux comprendre ce qu’il fait, et à l’élève de progresser avec plus de sens. Il ne s’agit plus d’imiter un maître, mais de construire une compétence réelle, dans un corps qui apprend par interaction, essai-erreur, et adaptation.
Pour aller plus loin…
Cette interview est la première partie d’un échange approfondi avec Nathan Gaspoz.
Dans la seconde partie (1h20), disponible sur Digital, il partage des conseils concrets, des exemples d’exercices, et montre comment intégrer cette approche progressivement dans sa pratique d’enseignement.
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Un commentaire
Très instructif! Merci beaucoup de partager!